Frankfurt Westside : excavatrice démantèle cheminée de 70m de haut

L’ancien site industriel de Francfort-Griesheim est un lieu chargé d’histoire. Depuis le milieu du XIXe siècle, il était notamment connu pour la fabrication de produits chimiques. Au cours des décennies qui ont suivi, plusieurs grandes entreprises chimiques, dont Hoechst, y ont construit leurs usines. Ils ont développé de nouveaux procédés de fabrication et découvert des matériaux jusqu’alors inconnus. Et ils ont laissé des montagnes de déchets. La plus célèbre, car la plus haute (jusqu’à 40 mètres), est surnommée « Alpes de Griesheim ». Au début des années 1990, elle a été entièrement sécurisée, recouverte et végétalisée sur ordre du ministère de l’environnement de la Hesse.

Aujourd’hui, on ne fabrique plus de produits chimiques sur le site de Griesheim. La production a été progressivement arrêtée depuis les années 2010. Par conséquent, de plus en plus de parties du terrain sont restées en friche, tandis que l'ensemble du site, dissimulé derrière de hauts murs d'usine, est resté inaccessible au grand public.

En 2020, Swiss Life Asset Managers et BEOS AG ont acquis le parc industriel de Griesheim, l’ont baptisé « Frankfurt Westside » et développent depuis le site de 73 hectares en un quartier commercial moderne à usage mixte. Les 1600 mètres de berges du Main, situées au sud, font également partie du projet de développement et seront accessibles au public. Là où se trouvaient jadis des usines et ateliers de production, place à la nouveauté. Certains bâtiments historiques sont préservés et revitalisés afin de conserver l’histoire du lieu. En revanche, il existe également des infrastructures et un certain nombre de bâtiments, principalement pures enveloppes structurelles, qui sont délabrés et inadaptés à une utilisation ultérieure. Cela inclut une cheminée en béton armé, dont la démolition constituait un défi particulièrement vertigineux.

L’imposante cheminée en béton armé a été érigée au milieu des années 1970 lors de la construction d’une nouvelle halle des fours. On y fabriquait du graphite synthétique et des électrodes en graphite qui étaient utilisés, par exemple, pour produire des arcs électriques destinés à faire fondre la ferraille d’acier. Les gaz de fumées émis lors de la production étaient rejetés dans l’atmosphère par cette cheminée.

Témoin de l’ère industrielle, cet édifice a dû néanmoins céder la place au nouveau développement du quartier. Une explosion contrôlée aurait été la solution la plus rapide, mais elle n’a pas été envisagée, car d’autres bâtiments dignes de protection se trouvaient à proximité immédiate, dont une station de transformation toujours en service. Il fallait chercher une solution alternative qui a été trouvée dans un robot de démolition télécommandé qui devait, morceau par morceau et de haut en bas, démanteler la cheminée.